2011 - 21ème Jazz à Luz

21ème festival d'Altitude Jazz à Luz - 7 au 10 juillet 2011

Affiche © Jazz Pyr'

PROGRAMMATION

DAS KAPITAL PLAYS HANNS EISLER avec Daniel Erdmann, Edward Perraud & Hasse Poulsen / FREENOLOGY avec Guy Bettini, Paul Lovens, Sonny Simmons & Clayton Thomas / OLD SCHOOL FUNKY FAMILY / CARTOUCHE avec eriKm & Natcha Muslera / PSch-pSHIT / RYAN K / THIERRY MADIOT ET ALFRED SPIRLI / Exposition de peinture de KOUASS BANNERMAN / BRUNO CHEVILLON / CHOSLESKI / DAS KAPITAL - NEW FILM PROJECT avec Daniel Erdmann, Edward Perraud & Hasse Poulsen / VITAS GUERULAÏTIS / CHRISTINE SEHNAOUI & ANDY MOOR / AUDREY CHEN & JEAN-YVES EVRARD / LA MALA CABEZA / KARABOUDJAN CARGO FANFARE / PRINCESSES OUBLIEES OU INCONNUES / IMBERT IMBERT & BRUNO CHEVILLON / DRUMS NOISE POETRY III avec Didier Lasserre, Edward Perraud, Mathias Pontévia & Vladimir Tarasov / RAOUL BJORKENHEIM, HAMID DRAKE & WILLIAM PARKER / PLAPLA PINKY / HURLY BURLIES / JEAN-LUC CAPPOZZO, GERRY HEMINGWAY & CHRISTINE WODRASKA / THE DICK DROPS / SYRINGE avec Clayton Thomas & Werner Dafeldecker / OKAMZIK / ZU & MATS GUSTAFSSON

EDITO par Yan Beigbeder

Il m’arrive en ce moment de me demander pourquoi je n’ai pas le courage d’un Tunisien ? Je suis engagé depuis 10 ans dans l’organisation du festival Jazz à Luz, situé au cœur des montagnes du Pays Toy.

Cette aventure humaine que je continue à qualifier de façon merveilleuse me paraît de plus en plus miraculeuse... Et cela m’attriste.

Nous sommes entrés dans cette grande messe de l’élection "d’une femme ou d’un homme face au peuple", sorte de monarchie déguisée où quelques personnes espèrent devenir Reine ou Roi le temps d’un quinquennat. Et pendant ce temps, chacun dans notre vie, nous ne sommes plus si heureux que cela...

J’aime le spectacle et l’Art contemporain, surtout dans le domaine de la musique, et ce que j’aime le plus, c’est le partager ! Jazz à Luz pour cela est comme un rêve éveillé.

En ce moment, il est devenu de plus en plus difficile de proposer l’Art du présent, ce que l’on appelle "contemporain". Ce mot fait peur, beaucoup d’élus pensent que l’Art d’aujourd’hui fait fuir "le public". En outre, beaucoup de gens imaginent que ce n’est pas pour eux. On confond l’Art et la Culture. D’ailleurs qu’est-ce que la Culture ? C’est avant tout la somme de ce que l’on nous transmet, de ce que l’on apprend, découvre ou transcende. En ce sens chacun de nous est cultivé. C’est pour cela qu’il me semble important de diffuser l’Art du présent, celui qui heurte parfois, qui nous fait réfléchir, qui nous interroge, qui entraine de vives discussions entre les "pour" et les "contre", l’Art qui provoque le débat, l’Art qui nous touche. Or ces initiatives qui permettent aujourd’hui à chacun de se cultiver grâce au "contemporain" sont en péril. Pourquoi ? Parce que la culture pour chacun, décidée au niveau national, nous amène à fonctionner de façon perverse. En effet, au lieu de penser à ce que nous aimerions partager de plus rare, de plus actuel, de plus authentique, nous devrions réfléchir en permanence aux publics ! Les jeunes, les anciens, la France qui se lève tôt où celle qui aime le canard et le fois gras... Bref, faire plaisir au peuple, lui offrir des jeux et du pain. Tiens ?! J’ai peut être la réponse à ma première question. Tant qu’il y aura des jeux et du pain, point de courage en vue, la Tunisie est loin...

Ceci étant dit, cette année avec tous mes vieux amis de l’association, une belle partie des villageois et le courage de quelques élus qui défendent l’Art du présent, nous allons vous proposer ce qui nous a émerveillé cette année. Sans forcément penser que vous êtes jeune, vieux, d’en haut, d’en bas ou inculte et sans forcément penser faire du chiffre, remplir des salles avec des "têtes d’affiches". Non tout simplement parce que ces artistes nous touchent. Par exemple, cette musicienne américaine d’origine coréenne, Audrey Chen, violoncelliste, vocaliste de l’extrême douceur, ou Christine Abdelnour Senhaoui, libanaise, qui nous montre que l’on peut être ancré dans un pays bouleversé et quand même expérimenter de nouvelles techniques instrumentales et Christine Wodrascka, l’une de nos plus singulières pianistes françaises, certains la comparant volontiers à Cecil Taylor, ou encore.. ! Cela dure quatre jours et vous êtes Tous les bienvenus !