1er festival d'Altitude Jazz à Luz du 19 au 21 juillet 1991

 

 

 

 

PROGRAMME

 

Kitty ClacEric Barret, Aldo Romano & Henri TexierElisabeth KontomanouJean-Marc Padovani Quartet avec S. Kochoyan, C. Tchamitchian & F. Verly / South African FriendsTabascoBas de Gamme

 

 

RETROSPECTIVE

 

Printemps 90, soirée pluvieuse, un "itni" (immigrant tarnais non identifié) vient humer l’air de la vallée à l’occasion d’un concert. Abrité sous la bâche de la buvette, il rencontre quelques indigènes. Curiosité réciproque, diplomatie ordinaire, échanges de bimbeloterie verbale, et quelques demis plus tard, courant de sympathie. Automne 90, l’association Jazz Pyr’ voit le jour. Résurgence d’un festival de jazz à Tarbes moribond, composée de Tarbais pour l’essentiel et de l’"itni", elle a pour projet d’organiser des concerts dans le département et pourquoi pas un festival. Discussions véhémentes, passionnées et délirantes, choix et recherche d’un lieu. Finalement, c’est à Luz que cela se passera. Claude Massoure et son conseil municipal prennent le risque d’accueillir et de financer pour partie cet événement. Juillet 91, sur le terrain de foot, un groupe de Tarnais, de Tarbais, et de Luzéens (plus rares), suent et soufflent en tentant vainement, de déplacer sous un soleil de plomb, les énormes ballots de la toile d’un grand chapiteau rouge et bleu plutôt "cracra". Enervement joyeux, maladresses diverses, équipe survoltée, organisation approximative, affichage furieux, annonces au porte-voix dans les rues de Luz et dans les campings, nous sommes le 19 juillet 91, première soirée du premier festival.

On va ainsi découvrir de nouveaux talents tels qu’Elizabeth Kontomanu fraîche, d’une grande sincérité, des formations régionales comme Tabasco distillant la salsa toulousaine, le solide trio Barret-Texier-Romano présentant une musique plus aboutie, le groove tonique et vigoureux de South African Friends...

Programmation déjà atypique et assez éclectique, qualité musicale, artistes généreux et engagés dans leur pratique, public attentif et enthousiaste, voilà déjà dessinées, à la machette, les grandes lignes de Jazz à Luz. L’équipe n’a pas encore franchement abordé le concept de projet culturel.

Au niveau administratif, l’organisation est assez sommaire. Tous les documents, contrats, autorisations, courriers, recettes des entrées et de la buvette contiennent dans le sac de sport de notre trésorier préféré. Il arrive même parfois que le dit sac soit égaré ou oublié.

Au sortir de cette première édition, le bonheur de l’équipe est quelque peu terni par un déficit de plusieurs milliers de francs que les membres de l’association vont combler avec leurs deniers personnels. Cet acte fort mit en évidence la détermination de l’équipe à reconduire une 2ème édition plus ambitieuse, plus étoffée... Mais ceci est une autre histoire.

Gérald Anclade (mai 2005)